♣_______Page mise à jour le 12 janvier 2018 vers 08h30 TUC |
En simplifiant un peu, on peut dire que tout se joue entre trois textes :
Rappelons les deux principes auxquels ce dernier essaie de répondre :
Le tableau ci-dessous indique les exceptions à ces deux principes – c'est-à-dire
Domaine | Texte affiché | Marqué | Observations |
Italiques et souligné | manuscrit | non | comme c'est l'usage, les mots qui doivent être imprimés en italiques sont soulignés dans le manuscrit |
tirets | manuscrit | non |
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accents et cédilles | imprimé | non | Zola omet assez souvent les signes diacritiques ; sauf exception, ils ont été rétablis dans le texte affiché ; |
ponctuation différences mineures | manuscrit | non | par exemple virgule/point-virgule ou point-virgule/deux points. |
Dans son manuscrit, Zola écrit (grosso modo) une ligne sur deux : il laisse entre deux lignes de texte un espace permettant d'y placer un ajout ou une correction, comme dans ces exemples :
Il est bien sûr impossible de savoir si ces changements ont été apportés immédiatement ou plus tard, lors d'une relecture (à moins d'une différence d'encre).
Mais, à de multiples reprises, on constate une autre façon de procéder :
Ici, l'auteur, ayant changé d'avis juste après (voire pendant) la première rédaction, place la nouvelle version immédiatement après l'ancienne ; le deuxième exemple est caractéristique : Zola a écrit d'un signe et souhaite alors ajouter un adjectif entre l'article et le nom ; plutôt que de placer brusque dans l'interligne avec un trait vertical ondulé, il raye tout le groupe d'un signe pour le récrire sous sa forme définitive d'un brusque signe.
Cette façon de faire permet de savoir que la modification a été immédiate ; et elle est suffisamment répandue dans le manuscrit pour apparaître comme usuelle. Malheureusement, elle ne vaut pas pour les suppressions.
w SuppressionsComme il a déjà été indiqué par ailleurs, seuls quelques ajouts et modifications internes au manuscrit ont été mentionnés (en note), quand ils paraissaient particulièrement significatifs. Mais il a semblé intéressant de restituer plus largement les passages supprimés. En fait, le texte de L'Assommoir a été passablement élagué par son auteur – dans le manuscrit lui-même, en passant du manuscrit au feuilleton puis du feuilleton au livre ; ainsi ont disparu quelques comparaisons, diverses précisions et nombre de très ou de bien ; les restituer donne au texte une couleur un peu différente.
Ainsi, lors de la promenade de la noce au musée du Louvre, les noms de Gervaise et Coupeau n'apparaissent qu'une fois (et encore dans deux phrases différentes), et jamais dans le passage sur les bords de la Seine ; pourtant, sous le Pont Royal, on peut lire :
Zola avait donc d'abord commencé une phrase par Coupeau et Gervaise, phrase abandonnée pour être reprise un peu plus bas par Comme Gervaise et Coupeau, assis, – mais biffée à son tour ; il faudra attendre l'arrivée en haut de la colonne Vendôme pour retrouver la mention explicite des nouveaux mariés.
On peut interpréter cet exemple de deux façons différentes :